Un cri pour Babacar : 6e Journée commémorative pour Babacar Gueye à Rennes.

Ce samedi 04 décembre 2021 s’est vu marquer par la sixième commémoration pour Babacar Gueye, mort sous le feu de cinq balles tirées par la BAC de Rennes dans la nuit du 2 au 3 décembre 2015. Le combat de la famille continue six ans plus tard, dans les rues de Rennes pour ne pas oublier, mais aussi au devant de la Justice qui peine à se trouver.

LaMeute s’était déjà rendue à Rennes pour la marche commémorative de 2019 . Nous évoquions alors le combat d’Awa Gueye, la sœur de Babacar, qui se bat pour lui rendre justice.

Obtenir justice pour les familles de personnes mortes dans le cadre d’intervention des forces de l’ordre est un combat de tous les jours; David contre Goliath. Pour Awa Gueye, qui rappelle avoir appris la mort de son frère alors qu’elle ne parlait que très peu le français, a dû se confronter au monde administratif et juridique pour faire lumière sur les circonstances de sa mort et faire vivre sa dignité.

Une nouvelle expertise Balistique  

Au fil de la procédure, le sentiment d’injustice s’accentue : l’arme du crime est détruite, le police incriminé - qui plaide la légitime défense - est placé sous statut de témoin assisté, Awa dénonce le fait que les menottes sont passées à Babacar alors qu’il gît déjà au sol…
En 2019, Awa réclamait une reconstitution: “ les policiers doivent être là ! Tous les témoins, les pompiers, le Samu. J’aurais besoin de vous ce jour-là”. A force de lutte, c’est le 24 septembre 2020 qu’a lieu cette reconstitution en présence d’Awa Gueye donc, son avocate, les quatre fonctionnaires de la BAC présents le soir de la mort de Babacar, ainsi que l’avocat du tireur et les voisins présents au moment des faits. Soit l’ensemble des protagonistes présents ce soir-là.  L’instruction se clôt peu de temps après.
Près de 5 mois plus tard, le parquet de Rennes requiert un non lieu le 12 février 2021 dont la décision revient au juge d’instruction. La famille, elle, demande une nouvelle expertise médicale et balistique le 24 février 2021 qui est acceptée par le juge d’instruction. La demande vise à croiser les éléments de médecine légale avec les éléments balistiques ce qui devrait répondre aux incohérences pointées par les avocates après les avoir relevées sur les expertises précédentes.

En cette fin d’année 2021, le procureur de Rennes indique que "le rapport de l’expertise sollicitée par la partie civile a été récemment transmis au magistrat instructeur le 12 novembre 2021". L’avocate du collectif Justice et Vérité pour Babacar Gueye, Me Lucie Simon, n’a qu’une chose à rétorquer à ce rapport:

“Cette expertise est tout simplement inutile. En ne nommant qu’un expert balistique et non un expert en médecine légale comme nous l’avions demandé, le juge d’instruction ordonne un acte qui ne fait nullement avancer la recherche de la vérité. C’est à se demander le but poursuivi, pas celui de la justice en tout cas.”

C’est en fonction de ces éléments qu’une ordonnance de non-lieu sera décidée ou bien que le policier mis en cause sera renvoyé devant la justice, comme le précise la radio locale France Bleu. Mais le non-lieu ne sonnerait pas la fin du combat judiciaire car les parties civiles pourraient toujours faire appel et donc relancer une procédure.

LES MOTS D’awa

Ce que ce policier-là a fait est criminel
— awa gueye

La commémoration prend place dans le quartier Maurepas, à Rennes (35). Sur place, la partie de route qui accueille le rassemblement est déjà sécurisée par les collectifs alors que pendant ce temps se tient une conférence de presse avec les familles des victimes dans la salle Guy Ropartz. Y sont présentes plusieurs familles de victimes : Collectif Justice et Vérité pour Babacar Gueye, Franck et l’ancienne compagne, de Allan Lambin, Justice Pour Angelo, Vérité et Justice pour Gaye, Lutte pour Olivio Gomes- Collectif Oliv'Vit'Haut, Justice pour ibrahima bah,La vérité pour Adama,Le Comité Vérité et Justice pour Lamine Dieng, le réseau d’entraide Vérité et Justice, Mutilé.e.s pour l’exemple et l’assemblée des Blessées

La conférence est lourde et pesante d’émotion. 2 heures d’interventions des familles qui parlent, transmettent leurs histoires, leurs combats. Comme le dira Aurélie Garand plus tard dans la journée : “ Nous sommes des familles qui font semblant de vivre ”.
Cette conférence se termine, et le rassemblement prend place rue Guy Ropartz, bloquée pour l’occasion. Sur cette rue se dresse une cantine, un stand pour l’achat de t-shirts en soutien aux collectifs ainsi qu’un abri en vue des conditions climatiques plus que capricieuses dans la capitale bretonne ;  un camion équipé d’une sono indique que c’est d’ici qu’ auront lieu les prises de paroles. Le vent a beau faire mine de se lever, la pluie de commencer à tomber mais rien ne viendra ternir la volonté des familles présentes de rendre hommage, d'exiger justice; rien n'empêchera ces prises de parole de se dérouler. 

C’est Awa qui commence.
Ce qu'a fait ce policier est criminel, c’est un crime qu’il a commis, il a été muté dans une autre commune mais moi je suis la, je n’ai pas peur. Et pour toujours je continuerai le combat pour mon petit frère Babacar et les autres victimes, blessées et mutilées.
J’ai pris le corps de mon frère pour le ramener dans mon pays, avec mon fils, toute seule, pour l’enterrer dignement. Je suis retournée en France : c’est ma décision, je suis chez moi. Je suis retournée en France pour me battre contre la justice française, c’est mon combat”


Et de rappeler, d’affirmer encore haut et fort: “Je suis une enfant de tirailleur sénégalais, c’est mes grand parents qui se sont battus pour la France, devant les Allemands. c’est pour ça que je dis que je suis ici chez moi, la tête haute”


Awa dépeint le portrait de son petit frère: “ Il allait au centre social, prenait des cours de français, donnait des cours de danses africaines; au bout d' un an ici il faisait tout ça. Le peu de temps où il est venu, il voulait tout faire. Sportif, en bonne santé. C’était la première fois que Babacar se mettait dans cet état. Au début je n’ai pas cru qu’il s'était mutilé”, égrène t-elle, avant de marteler, encore :
“Je lâche pas, je pardonne pas”

Elle rappelle  la situation de son petit frère en tant que sans-papier et sa venue en France: “On va prendre la mer, on va prendre tous les risques pour venir ici en France mais c’est eux qui nous pillent nos matières premières… L’essence, le café, ça vient de chez nous, mais on ne nous respecte pas, on nous tue comme des mouches qu’on écrase. Mais on va continuer à venir ici. “

“Pensée à Zineb à Marseille, Maeva, Sélom et Matisse, Adama, Lamine, Ibo : la liste est longue. Gaye Camara, Olivio, Allan. Ce qui m’est arrivé peut vous arriver. Le combat continue pour toustes.” conclue-t-elle.

“BABACAR”

Des prières et hommages pour Babacar suivent la prise de parole d’Awa. Certain.e.s joignent les mains pour accompagner la prière, d’autres baissent la tête. Le silence est fort malgré la prière mêlée au vent qui souffle sur le quartier Maurepas. Elle est adressée à Babacar mais également à tous les noms cités par Awa .

Une centaine de ballons qui portent les noms de victimes vont être lâchés -“même s’il y a beaucoup plus de victimes que cela” tient à rappeler un membre du collectif. La foule lève les bras tandis que les ballons s’élèvent dans le ciel
Silence qui sera rompu par les cris d’Awa.
BABACAR.
BABACAR.

Awa hurle le nom de son frère à deux reprises avant de s'effondrer. Naturellement ses proches viendront se blottir contre elle avant de lui apporter force et réconfort tandis que la foule hurlera “Pas de justice, pas de paix” pour se réchauffer le corps et le cœur.

L’histoire de Babacar Gueye et celle d’un jeune homme ayant pris des risques pour venir en France pour y rejoindre sa sœur. Cours de français, danseur, il se battait pour construire sa vie ici. Sa sœur nous fait comprendre qu’il aurait fait tellement plus si on lui avait laissé plus de temps…. “ S’il avait su…” disait Assa Traoré en 2019.
Le reste de la commémoration sera alloué aux prises de paroles des familles des victimes, ainsi que des collectifs gravitant autour du collectif pour Babacar Gueye. Chacun et chacune ont leur histoire qui se finit toujours avec la même violence. Une violence systémique, étatique, colossale, déloyale, profondément injuste :c’est la perte d’un être cher injustement enlevé à ses proches dans des conditions terribles, c’est la répression physique et mentale pour celles et ceux qui ont lutté pour leurs convictions, les mutilations, l'emprisonnement, la peur, l’injustice. Au final, plus d’une dizaine de personnes représentant leur collectif  se passent la parole  dans le froid au fur et à mesure qu’arrivent encore et encore des soutiens, plus de 200 personnes.

Le Réseau d'Entraide Vérité & Justice

Les collectifs présents aux côtés d'Awa constituent le Réseau d'entraide Vérité et Justice, dont le collectif Justice et Vérité pour Babacar est membre.

Fruit de la continuité d’un travail mené sur le terrain par des collectifs de luttes contre les crimes et violences d'État ces quinze dernières années (Vies Volées, Urgence Notre Police Assassine), ce Réseau d'Entraide regroupe aujourd'hui à la fois des familles de proches tués par la police, la gendarmerie, des personnes ayant perdu un proche en milieu carcéral, ainsi que des collectifs de personnes mutilé-es ou blessé-es par la police. Des personnes soutiens composent aussi ce Réseau -c'est le cas de militants de divers collectifs en lutte contre les violences policières et le racisme d'Etat. En lien avec l'international, la présence du collectif Paris-Aytozinapa dans le Réseau d'Entraide (en soutien aux familles des 47 étudiants victimes de disparitions forcées au Mexique en 2014), crée des liens contre les crimes d'Etat au-delà des frontières.

Ces collectifs se confrontent à des institutions étatiques, la police, l'administration pénitentiaire, la justice.  Il s'agit pour elleux de s'organiser ensemble face aux injustices, pour les dénoncer, rétablir la vérité, pour porter collectivement le combat face aux meurtres, aux blessures, aux traumatismes en lien avec le pouvoir et ses agents.

Nous sommes des familles qui font semblant de vivre
— Aurélie Garand

C’est à leur tour de s’exprimer.


Je voulais te remercier Awa pour toute la force que tu nous donnes”, entame Aurélie Garand, sœur d’Angelo Garand, tué le 30 mars 2017 par le GIGN, il avait 37 ans et trois enfants. 

Aurélie raconte la mort de son frère Angelo le jour du repas, l’assaut du GIGN puis le calvaire juridique.
On s'est constitué parties civiles; tuer mon frère, c’est ce qu’on fait dans le pays des droits de l’homme”
2017 mort d’Angelo, 2018 non lieu, la famille fait appel, 2019 non lieu puis non admis en cours de cassation. “

“Il y a 4 ans c’était mon frère mais demain, si c’est notre fils, on entendra les mêmes pleurs , ceux qu’on entend de nos parents chaque jour, c’est inhumain, invivable
” dit-elle avec émotion.


"Ça peut arriver à n’importe qui, personne ne nous protège de la police. On dénonce tout ce que les familles rencontrent, ces obstacles, cette France, l’institution, la corruption.”- Emmy

Après Aurélie Garand, c’est au tour d’Emmy, ancienne compagne de Allan Lambin  - mort en garde à vue le 9 février 2019 alors qu’il avait 19 ans.

Tu n’oublies jamais Allan, merci pour ça” commence t-elle envers Awa.

Son interpellation avait été très violente:, Emmy parle de policiers  “ arrogants et très violents, ils s’en sont pris à Allan.” Lui et son Père Franck sont roués de coups. Un policier plaque Allan au sol, s’appuie sur lui,   genou sur le thorax du jeune homme. “ Il a hurlé à 3 fois et il est placé en Garde à vue, le regard vide, sans dire au revoir à son papa”. 


La famille a déposé six plaintes contre “ les policiers présents lors de l’interpellation, les policiers de la garde à vue, et le médecin - Le médecin a procédé à un examen de moins d’une minute sur Allan alors inconscient et l’a déclaré apte à la garde à vue”

“L’autopsie révèle une hémorragie interne inexpliqué, le sternum fracturé”


Rien n’explique son malaise et la fracture de son sternum. “En mars 2020 en cours de cassation on a demandé une contre-expertise médico légale qui a été acceptée et qui a débuté seulement cette année, on attend toujours les résultats”  poursuis Emy, “Malgré les vidéos de la cellule qui attestent qu’il y a non-assistance à personne en danger, malgré qu’il y ait une fausse fiche de surveillance, faux en écriture publique, il n’y aucune mise en examen d'effectuer à l’heure actuelle”.

C’est ensemble que nous continuerons à nous battre, jusqu’au bout pour obtenir vérité et justice dans toutes nos affaires
— Hadja Bah


Emy donne le micro à Hadja Bah, sœur d’Ibrahima Bah, dit« Ibo », âgé de 22 ans, décédé à moto en percutant un poteau, le 6 octobre 2019, à Villiers-le-Bel; un accident mortel aux circonstances floues qui s’est produit aux abords d’une opération de police [Relire notre papier]. “ Il y a quatre policiers impliqués, dans la fourgonnette, pas un pour résonner l’autre, pas un pour dire aux conducteurs de ne pas foncer sur mon frère. Il est mort sur le coup” 

Trois vidéos de surveillance ont enregistré la scène, mais n’ont pas pu être exploitées malgré la lutte acharnée de la famille pour avoir accès aux dites-vidéos. Mais il y a deux semaines “ notre avocat a pu visionner une seule des trois vidéos car l’IGPN a estimé que les deux autres n'étaient pas exploitables.” Après avoir vu la vidéo, l’avocat déclare à la famille, “ la culpabilité des policiers est indéniable”


Jean est le cousin d’Olivio Gomes qui à était tué de 3 balles par un fonctionnaire de la BAC dans la nuit du 16 au 17 Octobre 2020. Il rentrait de soirée alors qu’il était suivi par la BAC. Sur l'autoroute, ils indiquent à Olivio de se garer, ce qu’il fait en sortant à la bretelle suivante. Une fois arrêtée, la voiture des policiers bloque sa portière. Olivio tente une marche avant pour pouvoir dégager sa portière, c’est alors qu’il est abattu.

“Le Policier a été mis en examen pour homicide volontaire mais il continue toujours d’exercer, ce n’est pas normal. A l’inverse la justice nous condamnerait directement”.

“Le Policier a été mis en examen pour homicide volontaire mais il continue toujours d’exercer, ce n’est pas normal. A l’inverse la justice nous condamnerait directement”.

Tant que les familles victimes de violence policière et que toutes les personnes victimes de racisme d’état peu importe n’ont pas de justice, ils n’auront jamais la paix, pas de justice, pas de paix !
— landry

Jean, en soulignant le “deux poids, deux mesures de la Justice”, prend pour exemple le sort des frères d’Adama Traoré:les gendarmes sont toujours en liberté alors que ses frères étaient incarcérés.

Maintenant vint le tour de Landry du collectif Justice et vérité pour Gaye Camara
Gaye Camara était un jeune de 26 ans tué le soir du 16-17 janvier 2018 à Neuilly sur seine après avoir déposé un ami. Les policiers, en embuscade, étaient à la recherche d’une voiture volée, ils barrent la route du véhicule de Gaye et un policier tire huit balles dans sa direction. Une balle touche Gaye à la tête, il meurt sur le coup. La famille se constitue en parties civiles et reçoit un premier non lieu en septembre 2019 puis un second en Janvier 2021, , depuis, la famille  porte plainte contre l’expert en balistique, “ grâce à la reconstitution d’expert indépendant, nous avons pu découvrir que le policier mentait, à aucun moment Gaye ne représentait un danger pour cet homme.” annonce Landry. “Nous tous ici si nous commettons un crime, nous allons en prison, mais eux ? Liberté Égalité Fraternité, ça marche que dans un sens ?” lâche-t-il.

Personne ne doit respecter spectateur de ce qui se passe
— assa traoré

Puis vient le tour d’Assa Traoré, sœur d’Adama Traoré tué à Beaumont sur Oise par les gendarmes le 19 Juillet 2016 le jour de son anniversaire.  “Si on avait fait confiance à la justice française, il serait mort de cause cardiaque, infection très grave, sous l’emprise de l’alcool, de la drogue, de dermatophytose et de chaleur” , commence-t-elle. 

Puis c’est une affaire d’expertise qui n’incrimine pas les gendarmes  et contre-expertise demandé par la famille, au final neuf expertise en cinq ans, la dernière étant  “ avec l’expert de George Floyd, un allemand, un brésilien, des japonais, des italiens et quatre français “ qui vont dire que les gendarmes sont responsables. En juillet 2021, une nouvelle expertise est demandée par la juge suite à un arrêt maladie d’Adama Traoré qui date de 2014 pour savoir si la contre expertise changerait d’avis… La contre-expertise devait être rendue le 31 août 2021, mais elle ne l’est pas. La famille porte plainte contre la juge qui bloque l’accès au dossier.

En novembre 2021, après le décès de l'un des experts belges, les juges ordonnent une 10e expertise.

Quand Macron vient dire à une personne sans-papiers qu’il a des devoirs avant d’avoir des droits, il serait temps que les dirigeant du gouvernement respecte les gens et respectent aussi les conventions des droits humains[…] On naît avec des droits avant d’avoir des devoirs
— fatou dieng

Enfin la parole est laissée à Fatou, sœur de Lamine Dieng, tué le 17 Juin 2007 à tout juste 25 ans par clé d'étranglement et plaquage ventral; Fatou Dieng et Ramata Dieng ont lutté depuis 2007 pour que Justice soit rendue à leur frère jusque devant la Cour Européenne des Droits Humains mais elles ont aussi, avec le collectif Vies Volées, dénoncé les pratiques d’immobilisation létales (pliage, plaquage ventral, clé d’étranglement) et exigé leur interdiction. [ à ce propos la clé d’étranglement a été officiellement interdite le 30 juillet, NDLR]

Après 13 ans de combat judicaire, Ramata Dieng et les sien·nes ont alors accepté l’accord préalable proposé par l’Etat français, après que la famille ait saisi la Cour Européenne des Droits de l’Homme [la CEDH, NDLR] : un accord financier perçu, donc, comme “un aveu de culpabilité”

S'enchainent des prises de paroles de plusieurs collectifs, notamment pour la lutte des personnes exilées et sans-papiers, Awa Gueye portant aussi ce combat à travers son histoire et celle de son frère. Comme l'indique plusieurs personnes au micro ce jour-là : le racisme est systémique, et les violences de l'Etat tendent à anéantir les minorités. La résistance et la solidarité entre opprimé.e.s est primordiale.

Le collectif PanAfroRévolutionnaire "Cases Rebelles", auteur du livre "100 portraits contre l'Etat Policier" et membre du Réseau d'Entraide, prend à son tour la parole et dénonce la psychophobie d'Etat, à travers les violences que ses agents perpétuent sur les individus à troubles psychiatriques. Ce collectif lutte en faveur d'une gestion communautaire, collective et militante face à l'accès au soin en santé mentale.

" Il est impératif de développer des solutions alternatives aux services classiques d'urgence en cas de crise, parce que le risque d'intervention violente, voire fatale, des forces de l'ordre est toujours présent.
Il est important que soient prises en main collectivement les souffrances mentales qui naissent de la précarité, de l’exil, du racisme."


Le mot de la fin est laissé au collectif Vérité et Justice pour Babacar. Ses membres expriment amour et honneur envers toutes les personnes en lutte : "La solidarité, la rencontre, l'échange et l'expérience commune sont nos armes les plus solides pour arpenter le chemin de la lutte victorieuse, contre ce système répressif, criminel, injuste et lâche."

Énonçant leur soutien inconditionnel à Awa, qui "par sa force et sa détermination, nous soutient comme nous la soutenons", les membres de son collectif concluent :

“ Ce combat est nécessaire, car la vérité ne se négocie pas, elle s’impose. “

©LaMeute - Rabcor

portofolio

DATES

Mercredi 19 janvier : Manifestation en hommage à Jimony Rousseau, décédé le 02 février 2021 suite à son tabassage par des surveillants pénitentiaires de la prison de Meaux Chauconin, le 25 janvier 2021.

Courant Janvier : la date de commémoration pour Gaye Camara sera diffusée prochainement sur les réseaux sociaux. Il s’agira de la 4e année d’hommage à Gaye, décédé le 16 janvier 2018 à Epinay, abattu par la police.

Samedi 19 Mars 2022 : 13h12 : 11e édition des journées internationales contre le racisme et les violences d'État.

MERCI POUR VOTRE LECTURE

La réalisation de ce reportage a nécessité 4 personnes et environ 12h de travail.

- Photos : Tulyppe, Rabcor

- Texte : Rabcor, Jaya

- Relecture : Jaya

- Mise en page : Rabcor, Mes

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