Retraites: Pas de « lundi noir », mais une mobilisation qui continue

Ce serait se mentir que de ne pas se l’avouer : la mobilisation de ce lundi 17 février n’a pas eu la force espérée. Cinq syndicats de la RATP, ainsi que les syndicats de cheminot-es, avaient appelé à faire de ce lundi un « lundi noir » sur la capitale, en somme une grosse journée de mobilisation aux effets semblables aux débuts de la grève reconductible des transports lancée le 5 décembre.

Evidemment, avoir fait grève plus d’un mois, avec des paies à 0, est un effort si considérable que personne ne peut blâmer qui que ce soit, dans les transports, de ne pas s’être mobilisé-e ce samedi. Mais ce sont néanmoins quelques milliers de personnes, grévistes, Gilets Jaunes et syndicalistes, qui se sont élancé-es du parvis de l’Opéra en direction de l’Assemblée Nationale, ce lundi tout juste où le projet de réforme des retraites était présenté aux parlementaires. Un trajet peu habituel, dans les ruelles des riches quartiers du centre-sud parisien.

La manifestation s’est déroulée sans véritables heurts, si ce n’est toutefois de véritables moments de tension, répétés, à la simple vue des BRAV-M. Ceux que l’on considère comme les nouveaux « voltigeurs » du post-68 ont systématiquement été hués, invectivés tout au long de la manifestation, là où la gendarmerie par exemple était traitée différemment. Les BRAV-M ont également donné des coups de gazeuse lorsque la manifestation est arrivée à son terme, venant s’échouer contre les murs du Palais Bourbon, sans provoquer plus de désordre. Somme toute, cette manifestation fut l’occasion de se mettre en jambes pour la manifestation interprofessionnelle de jeudi, qui répond à l’appel national des syndicats à reprendre la rue et amplifier de nouveau la grève, maintenant que le projet a été présenté aux parlementaires.

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