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[BILLET D'HUMEUR] : Les héros n'existent pas

Vivre dans un contexte de pandémie mondiale n'arrache pas au vieux monde ses mornes habitudes. D'une façon systématique et maladive, les médias, politicien·nes et autres « influenceurs·ses d'opinion » fragmentent le réel de manière à n'en laisser voir qu'un seul rouage. Par cette habile manipulation, iels rendent confus ce qui est limpide, inexplicable ce qui l'est, caricatural ce qui est éminemment sérieux.

Le décor s’est installé de lui-même. Selon cette approche pernicieuse du présent, des personnages sont placés comme des pions. Des gens, confrontés chaque jour au réel, voient le court de leur vie et leurs actions se draper d'un voile manichéen et hors sol. Iels deviennent des instruments, comme toujours, mais en étant mis cette fois-ci sur le devant de la scène : au cœur du mécanisme.

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[BILLET D’HUMEUR] : « Le coronavirus, c’est bien la guerre. Mais c’est la guerre sociale. »

Il y a plusieurs choses sur lesquelles il faut s’interroger, mais surtout celles-ci : le confort de quelques citadin-es en manque de sushis mérite-t-il le risque de mort ? De la mort du livreur, mais aussi de celles et ceux qu'il a livré ? Ce livreur aurait-il chopé le virus s’il n’avait pas eu à travailler ? Et les managers dans leurs salons, derrière leurs ordinateurs, au fond des jardins : ils l’ont chopé ce foutu virus ? Encore et toujours, ce sont les mêmes personnes qui font prendre les risques aux autres mêmes personnes. Des jeunes précaires, des gens de quartiers, des migrant•es sous-payé•es, exploité•es. Tout se bouscule, et les conclusions en font de même.

Le coronavirus, c’est bien la guerre. Mais c’est la guerre sociale. La guerre sociale par réalités interposées. D’un côté le repos, le calme, la tranquillité de celles et ceux qui, dans la bouche de Macron, « réussissent ». De l’autre, l’anxiété, la précarité, le chômage, la maladie et la mort qui rôde pour celles et ceux « qui ne sont rien ». Qui continuent de travailler. De créer du profit et du bénéfice, coûte que coûte. Et dans ce que ces temps rappellent de la nuit, de la tempête, de tout ce qui est obscur et dangereux, les choses se révèlent avec une clarté sans pareil, semblables à l’éclaircie au milieu de l’orage : avec le coronavirus s’accentuent les inégalités. Plus encore : le virus révèle au grand jour, aux yeux de tout le monde, toutes les incohérences d'une société humaine elle-même malade.

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