New Delhi is down with patriarchy

Des participantes et participants, de plusieurs organisations comme AIDWA (All India Democratic Women's Association) et AIMSS (All India Mahila Samskritik Sanghatan) notamment, tiennent des pancartes et lancent des slogans pour protester contre les …

Des participantes et participants, de plusieurs organisations comme AIDWA (All India Democratic Women's Association) et AIMSS (All India Mahila Samskritik Sanghatan) notamment, tiennent des pancartes et lancent des slogans pour protester contre les violences sexuelles faites aux femmes lors d'une manifestation à New Delhi le 2 décembre 2019. - Ranee

Lundi 2 décembre 2019 dans le centre-ville de New Delhi, près du monument Jantar Mantar, une centaine de personnes, principalement des femmes, se rassemblent pour protester contre les violences sexuelles faites aux femmes. Des sympathisantes et sympathisants de différentes organisations arrivent, telles que All India Mahila Samskritik Sanghatan (AIMSS) qui est la branche des Femmes de la Socialist Unity Centre of India (Communist), All India Students' Association (AISA), All India Democratic Women's Association (AIDWA). 

Cette manifestation, tout comme l’ensemble de celles organisées dans plusieurs grandes villes d’Inde comme à Bangalore, Bombay et Hyderabad, a été portée avant tout par le brutal viol collectif et meurtre d’une vétérinaire de 27 ans à Hyderabad dans le sud de l’Inde le soir du 27 novembre dernier. Ce soir-là quatre hommes ont crevé l’un des pneus du scooter de la femme alors qu’elle était absente, puis lui ont proposé de le réparer pour la leurrer. Ils ont fini par l’emmener sur un parking de camions pour ensuite la violer et l’assassiner avant de d’envelopper son corps d’un drap et d’y mettre le feu au kérosène.

Une pancarte exigeant "d'arrêter d'enseigner aux femmes ce qu'elles doivent faire et commencer à dire aux hommes ce qu'ils ne doivent pas faire", gît sur le sol lors d'une manifestation pour protester contre les violences sexuelles faites aux fem…

Une pancarte exigeant "d'arrêter d'enseigner aux femmes ce qu'elles doivent faire et commencer à dire aux hommes ce qu'ils ne doivent pas faire", gît sur le sol lors d'une manifestation pour protester contre les violences sexuelles faites aux femmes à New Delhi le 2 décembre 2019. Ranee

Les protestations en public et sur les réseaux sociaux se sont répandues à travers le pays. Les citoyens réclament que la justice réagisse, mais pas seulement. Les manifestations se sont généralisées pour s’attaquer à l’ensemble des violences sexuelles subies par les femmes, en s’appuyant sur d’autres signalements de viols récents à Delhi, dans le Rajasthan, etc. Le viol collectif et le meurtre d’une femme par un groupe de six hommes dans un bus de Delhi en 2012, qui avait eu un écho international à l’époque, reste encore fraîchement et amèrement ancré dans les mémoires. Selon le rapport ‘Criminalité en Inde 2017’ publié par le National Crime Records Bureau (NCRB) en octobre 2019, un total de 32 559 viols ont été signalés en 2017 dans le pays.

Les quatre suspects ont été arrêtés le lendemain du meurtre et placés en garde-à-vue provisoire. Lors d’une reconstitution de la scène du viol et du meurtre opérée par les forces de police de Hyderabad, les quatre hommes ont été tués. Selon les autorités, ils ont été abattus alors qu’ils essayaient de s’échapper. Mais les circonstances de leur mort sont largement douteuses. Et alors que beaucoup parmi le public félicite l’action des policiers, avec feux d’artifice et pétales de rose, les critiques fusent aussi chez les activistes des luttes sociales et droits humains accusant les forces de l’ordre d’opérer des exécutions sommaires extrajudiciaires dans le seul but de calmer la colère des citoyennes et citoyens et « faire justice soi-même » pour les victimes. Amnesty International India appelle notamment à une enquête approfondie sur les agissements internes des forces de l’ordre.

Ranee pour LaMeute