Lacrymos et incendies contre un jardin collectif à Dijon

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À Dijon, un terrain vague abandonné ainsi qu’une maison, sont occupés pour créer un jardin collectif depuis juin 2020 : le jardin de l’Engrenage. Cependant, la mairie s’oppose au projet et prévoit de construire des logements sociaux. Après quatre jours d'affrontements, les pelleteuses et les forces de police ont fait des ravages, ce samedi 24 avril.

Reportage.

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Depuis quelques mois, ce jardin dijonnais est occupé par des citoyen-nes pour prôner une écologie locale et participative. La mairie, elle, avançait jusqu'à présent que la terre n’était pas cultivable et que la création d’un tel jardin n’était pas possible -argument fallacieux que les militant-es ont contrecarré par les faits, en faisant fleurir des potagers.

La mairie prévoit également la création de nouveaux logements sociaux alors que plus de 7000 logements vides sont présents à Dijon, comme l’indique le site villedata. L’action des bulldozers, protégés par la police s’en est rapidement suivie.

A partir du 21 avril, ils rasent complètement les jardins et ne laissent intacte que la maison qui est occupée et installent des grilles autour (rapidement démontées par les occupant-es), puis un énorme mur de béton.

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Journée de solidarité active

La résistance s’organise alors face au chantier : peinture et masques à gaz contre Lanceur de Balle de Défense (LBD-40), grenades désencerclantes et gaz lacrymogènes en énorme quantité. Près de 15 000 euros de grenades, décomptées par les occupant-es, ont été utilisés ce 24 avril pour déloger une trentaine de personnes, signe d’une répression qui n’a pas peur du ridicule. Les gaz lacrymogènes lancés en nombre provoquent de multiples incendies dans les jardins. Les occupant-es ripostent avec des miroirs pour aveugler les policiers, ainsi que de la peinture et quelques artifices.

Alors que les militant-es sont repoussé-es jusqu’en dehors du terrain à cause des gaz lacrymogènes, des habitant-es du quartier viennent leur apporter leur soutien et leur proposent de passer par leurs résidences privées si la police les pourchasse encore (car la BAC tente de prendre à revers les manifestant-es plusieurs fois).

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En début de matinée, ce sont les ouvriers eux-mêmes qui criaient leur ras-le-bol. A la suite de trois jours d’affrontements et de jardins écrasés, les ouvriers ont stoppé le chantier déclarant ne plus pouvoir travailler dans ces conditions. En effet, des gaz lacrymogènes les ont étouffés dans leur cabine de pelleteuses et une vitrine de leur machine a été brisée durant les affrontements (on ne sait pas par qui). L’entreprise qui gère le chantier le déclare en stand-by et ne veut plus travailler dans ces conditions.

Le jardin de l’Engrenage dispose donc d’un répit. Mais pour combien de temps ?

©LaMeute - Tulyppe

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La réalisation de ce reportage a nécessité 3 personne et environ 8h de travail.

- Photos, Texte et Mise en page: Tulyppe

- Relecture : Graine et Mes.

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